Comment surmonter le syndrome de l’imposteur ?
La phrase typique d’une personne atteinte du syndrome de l’imposteur : « ce n’est pas possible, je n’ai pas ma place ici, ils ont dû faire une erreur ». Cette phrase, entre 60 et 70% de la population la déjà dite dans sa vie. Vous-même, au cours de vos expériences professionnelles ou lors de vos études, vous avez plus d’une chance sur 2 de l’avoir déjà pensé.
Il faut savoir qu’aujourd’hui, il n’est pas considéré comme une maladie, mais plutôt comme un état psychologique. Il se définit comme étant une sensation désagréable de douter en permanence de ses capacités, de ne pas se sentir légitime dans son statut actuel et de ne pas réussir à s’approprier ses succès. Généralement, nous mettons la cause sur la chance ou sur le hasard. Cela va pousser à un cercle vicieux, où le doute va laisser place à la peur de “se faire démasquer”.
Alors, comment surmonter et vaincre le syndrome de l’imposteur ?
Dans une première partie, nous distinguerons le diagnostic et les effets de ce syndrome. Puis, dans une seconde partie, nous vous donnerons des conseils afin de le surmonter.
Diagnostic et effets du syndrome de l’imposteur
Quel diagnostic ?
Commençons par étudier le diagnostic du syndrome de l’imposteur. Vous vous retrouvez peut-être!
Tout d’abord, lorsque vous rencontrez une situation de succès ou d’événements positifs, vous ne vous en attribuez pas les mérites. Comme dit dans l’introduction, vous mettez ça sur le dos de la chance, du hasard ou encore sur l’aide que vous a apporté votre entourage. Cela se traduit par certaines phrases que nous connaissons bien : « j’ai eu de la chance », « c’est grâce à lui, car il m’a tout appris ». De les cas les plus extrêmes, vous venez même à douter de la sincérité de vous interlocuteur.
Ensuite vous manquez de confiance en vous. En effet, en dévalorisant vos accomplissements, vous cherchez des excuses et ne croyez pas en vous-même. Vous avez certainement déjà entendu dire « n’importe qui aurait pu le faire » ou « cela n’a rien de fantastique ». Dans cette même idée, l’attention vous effraie. Pour certains cas, vous êtes prêt à vous auto-saboter seulement pour éviter cette attention.
Le perfectionnisme est votre meilleur ennemi. Certes, cela peut être vu comme une qualité. Cependant, il peut devenir obsessionnel et vous faire passer le double du temps sur une tâche anodine. Vous dépensez donc trop d’énergie par rapport à la complexité de la tâche. Cela peut être vu comme une technique de défense, pour que, lorsque vous serez face au succès, vous puissiez attribuer ce mérite à la quantité de travail. Par conséquent, en plus du perfectionnisme, vous vous mettez beaucoup de pression, car vous avez peur de ne pas réussir à accomplir correctement une mission. De plus, cela vous effraie de demander de l’aide lorsque vous sentez que vous n’avancez pas, car vous ne voulez pas être jugé incompétent. Dans cette même idée, pour chaque remarque à propos de votre travail, anodines soient-elles, vous y pensez continuellement, car vous vous en voulez de ne pas être parfait.
Pour terminer, vous avez tendance à trop réfléchir. Effectivement, au lieu de prendre du temps pour vous, vous préférez réfléchir sur le pourquoi VOUS et pas un autre. Vous cherchez donc des excuses et vous vous dénigrez continuellement. À l’inverse, vous trouvez que tous vos collègues sont meilleurs que vous, même si vous avez des fonctions équivalentes.
Crédit photo : Mike B
Quelles causes ?
Nous avons pu recenser plusieurs causes, qui auraient potentiellement un impact sur le syndrome de l’imposteur. Tout d’abord, à cause des attentes parentales, l’enfant peut se mettre trop de pression à propos de sa réussite professionnelle ou sociale. A titre d’exemple, une personne issue d’une famille de niveau socio-économique faible, peut avoir un sentiment de ne pas être à sa place lors de son ascension. Voyant qu’elle n’a pas les mêmes mœurs que ses collègues, elle va essayer de tout mettre en œuvre pour réussir, sans s’en attribuer les mérites. Dans cette même idée une personne ayant eu une ascension professionnelle trop rapide, peut se remettre en question sur ses réelles qualités et compétences.
Nous nous excusons pour notre très chère communauté féminine. En effet, certaines études montrent que les femmes seraient plus sujettes au syndrome de l’imposteur. Cela peut s’expliquer par notre génération, qui met de plus en plus la pression aux femmes, à cause des inégalités salariales par exemple. Elles voudraient donc montrer de meilleures performances et également une meilleure image d’elles afin d’accroître leur travail. Nous pouvons également ajouter les clichés, qui sont encore bien présents : « les femmes n’ont pas d’autorité sur les hommes », « elles ne savent pas négocier », « elles ne savent pas s’exprimer publiquement ». Cependant, il faut nuancer ces études, car d’autres plus récentes montrent que les hommes seraient tout autant concernés que les femmes. Cela peut s’expliquer par le fait que les premières études à propos du syndrome de l’imposteur ont été portées sur des femmes.
Quels effets sur l’Homme ?
Les effets sur l’être humain du syndrome de l’imposteur peuvent être vus à court terme, mais également à long terme.
Le syndrome de l’imposteur n’étant pas reconnu comme une maladie, il peut être compliqué à déceler chez soi ou chez une personne. Par conséquent, les dégâts à court terme et à long terme peuvent être désastreux. Tout d’abord, le syndrome épuise le sujet. En effet, que ce soit lors de la réalisation d’une tâche ou même après, la personne se met énormément de pression. Lorsqu’elle est face à une mission, nouvelle ou non, elle se sent menacée et met donc en place des mécanismes de défense :
- La procrastination. Nous avons déjà tous procrastiné dans notre vie, mais dans ce cas, c’est une habitude. Cette défense permet de repousser la tâche et donc les problèmes qui l’accompagnent. Cependant, le stress augmente lorsque l’échéance arrive.
- La sur-préparation à long terme. Ici, la personne va faire son maximum, voir plus, afin de limiter les dégâts. La quantité de travail est donc supérieur à celle de la mission.
À long terme, cela va occasionner une forte baisse de productivité dans le groupe. En raison du temps que la personne passe sur ses missions, qu’elle pourrait utiliser pour en faire d’autres, le groupe est impacté négativement. D’un côté, elle ne pourra pas s’épanouir professionnellement et ne développera pas une vision positive de son travail. De l’autre, le syndrome de l’imposteur va freiner la dynamique du groupe, car la personne ne demandera pas d’aide. Dans le pire des cas, le syndrome pourrait même être transmis aux autres personnes par mimétisme.
Vous l’aurez compris, le syndrome de l’imposteur est dangereux pour vous, mais également pour votre entourage.
Crédit photo : Daria Shevtsova
Comment le surmonter ?
Changez votre façon de voir le monde
Le plus gros du travail pour lutter contre le syndrome de l’imposteur est à faire sur soi et sur son esprit.
Tout d’abord, réfléchissez aux causes de ce syndrome, car elles peuvent être propres à tous. Écrivez ce qui vous fait douter, ce qui vous fait peur, afin de pouvoir les contrer. En effet, si vous réussissez à formuler le problème, il est déjà à moitié résolu.
Ensuite, apprenez à vous connaître. C’est le meilleur chemin pour arriver à avoir confiance en vous. Acceptez-vous, acceptez que vous soyez différent (nous le sommes tous et heureusement) et aimez-vous. Évitez donc de vous comparer aux autres. Certes, il y aura toujours mieux, mais il y aura aussi toujours pire. Vous utilisez vos qualités et vos facultés différemment des autres et c’est ce qui vous rend unique. Les personnes que vous prenez pour des super-héros, possèdent aussi des défauts et ne sont pas bonnes en tout. Croyez donc en VOS capacités.
Pour ce faire, remplacez vos pensées négatives (« je n’y arriverai jamais », « si j’échoue, c’est fini »), par des pensées positives :
- « Cette mission n’est pas facile, mais je vais faire mon maximum pour réussir »
- « Ce projet a des enjeux importants, je vais donc bien le préparer ».
Afin d’avoir confiance en vous, vous pouvez transformer vos pensées en paroles. A titre d’exemple, devant le miroir le matin, récitez des paroles positives :
- « Cette journée va être belle »
- « Je vais tout déchirer ».
A force de les répéter, votre cerveau va lui-même être convaincu. Dans cette même idée, en apprenant à vous connaître, vous allez également déceler vos qualités et vos compétences. Vous pensez peut-être que vous n’en avez pas, mais c’est faux. Par conséquent, lorsque vous serez face à un succès, vous saurez que c’est grâce à ces qualités et à ces compétences.
Nous pensons que c’est le conseil le plus dur à mettre en place : faire taire ses mauvaises pensées. Vous pensez que le fait d’être parfait est ce qui vous rend légitime de votre succès. Sauf que pour réussir une tâche, il n’est pas obligatoire qu’elle soit parfaite. Arrêtez donc cette course à la perfection et la performance, qui vous fera plus de mal que de bien. Gardez les pieds sur terre, en utilisant tout de même cette rigueur, que vous apporte le syndrome, avec parcimonie.
Pour terminer, croyez en la bienveillance d’autrui. Si votre interlocuteur vous fait des compliments sur votre travail, il le pense. Dans le pire des cas, c’est une personne malintentionnée qu’il faut fuir. Le monde est ni tout blanc, ni tout noir ! De plus, si une personne vous fait une réflexion, ne ruminez pas. Utilisez cette critique constructive pour améliorer votre travail.
Des conseils à mettre en pratique
Nous allons vous donner des conseils à mettre en pratique, afin que votre travail soit optimal et que vous soyez sincère avec vous-même.
Tout d’abord, brisez le silence. Le simple fait de le reconnaître publiquement est un bon début. Dîtes à haute voix que vous êtes atteint du syndrome de l’imposteur. De ce fait, lorsque vous aurez besoin d’aide et que vous n’oserez pas, vos collègues viendront instinctivement vers vous. De plus, vous retirez toute la honte qu’il y a autour de ce tabou.
Afin de reconnaître votre succès, fixez-vous des objectifs lors d’un projet. De ce fait, lorsque vous aurez atteint un objectif, vous serez capable de reconnaître vos facultés. Le mieux est de l’écrire sur une feuille afin que votre cerveau l’intègre mieux. Cela fera office de guide dans votre projet et vous pourrez considérer la tâche comme terminée à la fin. Dans cette même idée, mettez en lumière tout ce que vous réussissez au quotidien dans un carnet : « le carnet de la réussite ». Vous pouvez également y intégrer des compliments, qui vous donneront confiance en vous. Ecrivez des paroles de votre entourage qui vous accompagne dans votre réussite**. Lorsque vous avez l’impression d’être mauvais et que vous êtes angoissé, replongez-vous dans ce carnet** rempli de bonnes ondes. Lorsque vous êtes en situation de succès, célébrez-vous. Soyez fiers de vous et faites le savoir aux autres.
Pour terminer, n’ayez pas peur de l’échec. C’est ce qui est au cœur du syndrome de l’imposteur. Cependant, l’échec et les maladresses sont importants lors du processus de réussite. Effectivement, si vous n’échouez pas dans votre projet, vous n’allez pas apprendre, c’est-à-dire que vous n’allez pas rebondir. Alors que si vous échouez, tout d’abord vous allez améliorer votre capacité d’adaptation et en plus, vous allez apprendre de vos erreurs. Finalement, nous pensons qu’il faut échouer pour mieux réussir.
Vous l’aurez compris, vous devez faire un travail de positivité dans votre esprit pour vaincre le syndrome de l’imposteur.
Crédit photo : Jopwell
Conclusion
Pour conclure, le syndrome de l’imposteur peut être difficile à déceler, mais il est impératif de s’en rendre compte pour le surmonter. Voici ce qu’il faut faire :
- Réfléchissez à vos symptômes et aux causes de son apparition
- Adaptez les conseils à votre cas et entourez-vous des bonnes personnes
- Croyez en vous
Si vous suivez ces conseils, vous réussirez à vous épanouir professionnellement.
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Pour vous aider vous pouvez lire croyez en vous ! Libérez vous du syndrome de l’imposteur du docteur Jessamy Hibberd.